Compte tenu de l'évolution du paysage du travail et de la facilité d'acquérir des informations factuelles via la technologie 1 , il existe un débat actif sur la manière dont les approches pédagogiques peuvent aider les étudiants non seulement à mémoriser des faits et à maîtriser les procédures, mais aussi à développer des capacités d'évaluation de leurs processus d'apprentissage en cours 2 ; essentiellement, pour apprendre à apprendre efficacement. Au cœur de cette entreprise se trouve la promotion d'une approche d'apprentissage autodirigée et axée sur les processus, dans laquelle les enfants apprennent à reconnaître et à utiliser les informations sur les réponses incorrectes pour améliorer de manière itérative leurs compétences 3 , 4 , 5 , 6 .

La surveillance des erreurs fait référence à la capacité intrinsèque de détecter et d'évaluer les résultats qui ne respectent pas les attentes et de s'adapter en réponse 7 . Les travaux existants suggèrent que la surveillance des erreurs partage des caractéristiques de traitement avec la surprise ou la violation des attentes et sert de mécanisme d'orientation de base pour l'adaptation comportementale et l'apprentissage ultérieurs 8 , 9 , 10 . Les compétences individuelles en matière de surveillance des erreurs sont étroitement liées aux comportements d'autorégulation et de flexibilité orientés vers un objectif 7 , 11 . Parallèlement aux fonctions exécutives, la surveillance des erreurs s'améliore tout au long du développement, avec des réponses semblables à celles des adultes au milieu de l'adolescence 12 , 13 , 14.. 

Sa trajectoire de développement est connue pour dépendre des réseaux cérébraux sous-jacents, impliquant notamment le gyrus cingulaire, y compris le cortex cingulaire antérieur (ACC), et des changements développementaux dans le comportement et l'activité cérébrale ont été décrits 12 , 15 , 16 . Il s’agit notamment d’une capacité accrue à détecter rapidement les erreurs et à s’auto-corriger avec précision, ainsi que des changements correspondants dans la connectivité fonctionnelle de l’ACC.

Il est possible que la surveillance des erreurs et ses corrélats neuronaux soient façonnés par l’expérience développementale, et en particulier par la scolarité. Les traditions pédagogiques diffèrent dans la manière dont elles aident les enfants à reconnaître et à réagir aux réponses incorrectes. Alors que la pédagogie traditionnelle enseigne généralement aux enfants en leur fournissant des informations sur le moment où ils ont commis une erreur, une rétroaction qui est souvent retardée 17 , 18 , afin qu'ils puissent éviter de telles erreurs à l'avenir 19 , les élèves Montessori ne reçoivent généralement pas d'informations directes sur l'exactitude de leurs erreurs. leurs réponses. Au lieu de cela, les enseignants Montessori encouragent les enfants à remarquer leurs propres pensées incorrectes ou à aider leurs pairs à identifier les pensées incorrectes d'une manière prosociale20 .. Cette méthode a été construite à partir de la pensée de Maria Montessori dans les années 1920, basée sur ses observations systématiques du développement des enfants dans des contextes éducatifs et dans des interactions 20 .

L'objectif global était d'aider les enfants à organiser activement leur propre compréhension dans un contexte socialement coopératif dans lequel des enfants d'âges différents s'observent et parfois s'enseignent mutuellement 20 . Cela pourrait implicitement apprendre aux enfants scolarisés Montessori à gérer leurs erreurs et à s’auto-corriger de manière plus autonome, plus axée sur les processus et de manière constructive, tout en les aidant également à exploiter leurs compétences sociales. Cela contraste avec les méthodes qui ciblent les enfants au moyen de tests de mémoire et de rappel 21 , 22 , qui sont privilégiées dans l'école traditionnelle.

Il a été rapporté que les élèves Montessori obtenaient des scores plus élevés aux tâches académiques 23 , 24 , 25 , aux tests de compétences socio-émotionnelles 23 , 26 et aux tests de créativité 27 , 28 . On pense que ces résultats reflètent les expériences des enfants avec les stratégies pédagogiques 29 , mais les origines cognitives de ces effets n'ont pas été étudiées. Compte tenu de l'accent mis sur la reconnaissance indépendante des erreurs dans la pédagogie Montessori, une hypothèse raisonnable est que la scolarité Montessori peut être efficace en partie parce qu'elle a un impact sur le développement du contrôle des erreurs chez les enfants. 

Nos travaux antérieurs soutiennent l'hypothèse selon laquelle la surveillance des erreurs peut différer chez les enfants exposés à la pédagogie Montessori par rapport à la pédagogie traditionnelle 30 . Comparés aux élèves Montessori, les élèves scolarisés de manière traditionnelle réagissent plus fortement lorsqu'ils détectent une réponse incorrecte, telle que mesurée par l'intensité de la puissance de champ globale dans l'EEG, ce qui suggère une capacité de surveillance des erreurs autorégulée plus faible 31 . Ces premiers résultats suggèrent que la pratique pédagogique influence la manière dont les jeunes élèves apprennent à percevoir et à réagir aux erreurs, les méthodes d'enseignement traditionnelles apprenant potentiellement aux enfants à s'efforcer de se souvenir et de produire uniquement des réponses correctes 32 .. Ces résultats concordent bien avec les recherches sur les adultes démontrant que les réponses incorrectes sont généralement étiquetées affectivement comme négatives et aversives 33 , 34 . Il convient de noter que les adultes participant aux études existantes avaient probablement suivi presque exclusivement une scolarité traditionnelle.

Les études humaines impliquent systématiquement les régions cingulaires en général, et l'ACC en particulier, dans le processus de surveillance des erreurs. Ceci est cohérent avec les études de connectivité fonctionnelle et d’activation cérébrale sur la maturation neurodéveloppementale du gyrus cingulaire. 

Ces études font état d'un gradient de changement développemental caudal-ventral lié à l'âge 35 , qui est évident en ce qui concerne la surveillance des erreurs 15 , en particulier entre 8 et 12 ans. Cependant, à ce jour, les études de neuroimagerie fonctionnelle de surveillance des erreurs ont principalement été menées auprès d’adultes. Ces études mettent en lumière la spécificité spatio-temporelle de la surveillance des erreurs. Ils font clairement la distinction entre les réponses aux conflits et les processus de récompense. 36, et soulignent son rôle non seulement dans le changement de comportement mais aussi dans l'adaptation sociale 8 , 37 , 38 . Autrement dit, les processus de surveillance des erreurs ne sont pas seulement invoqués pour nos propres erreurs, mais également pour les erreurs que nous surveillons chez les autres 39 , 40 , 41 . Il a été démontré que les environnements sociaux compétitifs ou coopératifs influencent différemment la perception des erreurs et l'apprentissage indirect, de sorte que les environnements coopératifs renforcent les réponses de surveillance des erreurs des autres et augmentent l'apprentissage ultérieur 41 .

Ici, nous avons demandé à des élèves âgés de 8 à 12 ans d'écoles traditionnelles suisses et d'écoles Montessori de juger si les solutions à des problèmes mathématiques simples étaient bonnes ou mauvaises lors de l'IRMf, et avons étudié leurs schémas d'activation cérébrale lorsque leurs réponses étaient correctes ou incorrectes en utilisant de l'oxygène sanguin. Analyses d'activation et de connectivité fonctionnelle dépendantes du niveau (BOLD). Les écoles Montessori publiques traditionnelles et privées en Suisse offrent toutes deux un enseignement de haute qualité, mais diffèrent systématiquement dans leurs approches pédagogiques (selon les politiques éducatives locales et les normes d'application Montessori). Pour contrôler au mieux les biais de sélection, nous avons collecté des informations sur les facteurs démographiques, les pratiques éducatives et les croyances déclarées par les familles, ainsi que sur l'intelligence fluide et la capacité en mathématiques,1).

Nous avons émis l'hypothèse que les deux groupes d'enfants présenteraient des réponses neuronales à leurs réponses incorrectes ou correctes auto-générées, et que cette activité neuronale et cette connectivité différaient chez les enfants de ces deux types d'écoles. Plus précisément, nous avons émis l'hypothèse que (1) quelle que soit leur expérience pédagogique, les élèves montreraient une activité accrue le long du gyrus cingulaire pour répondre à des réponses incorrectes ou correctes, conformément aux données des adultes ; et (2) les élèves Montessori et ceux scolarisés traditionnellement montreraient des schémas relativement différents d'activation et de connectivité cérébrales dans des essais correspondant à des réponses correctes et incorrectes : les élèves Montessori montreraient une activation cérébrale et une connectivité plus élevées dans les régions cérébrales impliquées dans la surveillance des erreurs (ACC, médial frontal). cortex),

suite et chiffres dans l'article: https://www.nature.com/articles/s41539-020-0069-6