BERLIN. La numérisation des écoles progresse rapidement. Mais la question est : où aller ? L'utilisation des ordinateurs pourrait changer radicalement l'enseignement au cours des prochaines années - pour le mieux, comme le pense le célèbre chercheur en éducation Olaf-Axel Burow. Il postule déjà une "Pédagogie 3.0". Le concept, qui à première vue semble si révolutionnaire, repose en réalité sur des principes vieux de plus de 100 ans : ceux de Maria Montessori. Leur approche (« aidez-moi à le faire moi-même ») façonne le nouvel esprit.

Quelles sont les chances de l'enseignement assisté par le numérique ? "Je vois ici deux aspects principaux", explique le professeur de recherche en éducation, le professeur em. Olaf-Axel Burow, qui était l'orateur principal de deux grands événements éducatifs cette année - le Congrès allemand des directeurs d'école (DSLK) et la journée de séminaire de l'association des formateurs d'enseignants bak Teacher Education - a déclaré : Premièrement, « les médias numériques, utilisés avec compétence , ouvrent des possibilités entièrement nouvelles pour un enseignement et un apprentissage sur mesure et différenciants en interne » et, deuxièmement, « ils peuvent soulager les enseignants de la charge de transmettre des connaissances de base et leur donner la possibilité de devenir des concepteurs d'environnements d'apprentissage qui peuvent utiliser le temps gagné pour des conseils d'apprentissage ciblés pour les étudiants ».

Nienhuis Montessori

Marie Montessori. Photo: Nienhuis Montessori

Connaissez-vous Albert Nienhuis ? La charpentière néerlandaise a travaillé en étroite collaboration avec Maria Montessori pour produire du matériel d'apprentissage qui correspondait à sa vision pédagogique. En 1929, il fonde Nienhuis Montessori, le premier fournisseur mondial de matériel Montessori.

L'entreprise allie savoir-faire et finesse technique depuis plus de 85 ans. Le monde des produits de Nienhuis Montessori permet aux enfants d'explorer leur monde de manière indépendante, comme à l'époque d'Albert Nienhuis. Nous n'utilisons que les meilleurs matériaux, traités avec soin, dévouement, souci du détail - et un lien profond avec la pédagogie de Maria Montessori. Nienhuis Montessori est officiellement reconnu par l'Association Montessori Internationale depuis des décennies.

Ici vous pouvez obtenir plus d'informations sur Nienhuis Montessori.

En particulier, la "classe inversée" et la gamification, c'est-à-dire la "gamification", offrent des opportunités d'apprentissage sur mesure, individualisé mais aussi collaboratif et le soulagement des enseignants - du moins s'ils sont développés de manière qualifiée, précise Burow. Contexte : La classe inversée signifie que les élèves acquièrent d'abord du matériel d'apprentissage de manière indépendante à l'aide de supports d'apprentissage interactifs tels que des vidéos d'apprentissage et des plateformes d'apprentissage, le mettent en pratique et échangent des idées avec leurs pairs avant d'en discuter avec l'enseignant en classe.

Burow : "Les élèves peuvent apprendre plus précisément à leur niveau d'apprentissage individuel et les enseignants sont soulagés des activités d'enseignement traditionnelles. Ils se transforment progressivement en concepteurs d'environnements d'apprentissage qui adaptent précisément les supports d'apprentissage appropriés à chaque élève ou groupe de projet et accompagnent leur activité d'apprentissage en tant que conseillers d'apprentissage Les enseignants ont différencié les profils d'apprentissage à l'aide desquels ils peuvent reconnaître les progrès et les lacunes des élèves et initier des mesures d'accompagnement.

Une autre perspective prometteuse pour l'école du futur et un rôle d'enseignant modifié serait la ludification du matériel d'apprentissage, explique Burow - et fait expressément référence à Maria Montessori. "De Friedrich Schiller et Maria Montessori à Célestin Freinet en passant par la recherche moderne sur le cerveau, il existe une impressionnante chaîne d'arguments qui soulignent l'importance du jeu pour le développement humain", explique le chercheur en éducation.

Il demande : « Alors pourquoi tant de parents et d'éducateurs condamnent-ils les jeux informatiques et qu'est-ce qu'ils ont de si intéressant pour les élèves ? Les jeux informatiques sont compréhensibles, significatifs et gérables et créent un sentiment de cohérence chez le joueur. Ils représentent ainsi une situation d'apprentissage idéale et salutogène. Les joueurs sur ordinateur font l'expérience du «flux» car ils sont conçus pour défier, mais pas pour submerger, les joueurs. Les joueurs ont un sentiment constant d'accomplissement car ils reçoivent un retour immédiat et ciblé sur leurs performances. (...) "Les joueurs agissent de manière autonome, connaissent une montée en compétence ainsi qu'un sentiment d'utilité et d'appartenance. L'enseignement traditionnel en classe, qui vise trop souvent à enseigner à tous la même chose en même temps, n'y parvient qu'imparfaitement.

Burow postule la pédagogie 3.0. "Alors que la pédagogie 1.0 signifie un apprentissage libre, non scolarisé et informel que nous avons tous vécu au moins avant d'entrer à l'école et qui représente également une grande partie de notre apprentissage à l'âge adulte, la 'pédagogie 2.0' désigne un apprentissage industrialisé, systématique, trié par matière et standardisé. leçons de l'ère de la production de masse. Ce type d'enseignement se caractérise par l'idée que tout le monde doit apprendre la même chose en même temps, ce qui se reflète également dans les examens finaux standardisés. Cette forme d'enseignement et d'apprentissage impersonnel conduit de plus en plus à une recherche de notes et de points de crédit, indifférente au contenu, tant pour les élèves que pour les étudiants. Tant de gens manquent leur vocation intérieure,

Et plus loin : « Ma thèse est qu'avec l'aube de l'ère numérique, de nouvelles formes d'enseignement et d'apprentissage émergent, que j'appelle l'Éducation 3.0, dans lesquelles les principes réussis de l'Éducation 1.0 et de l'Éducation 2.0 sont élargis par les médias numériques et forment un nouvelle connexion Ouvrez la possibilité de rendre l'apprentissage plus individuel, interactif, international et créatif. L'objectif est - également dans le sens des idées du chercheur sur le cerveau Gerald Hüther et de l'initiative "L'école en mouvement" de Margret Rasfeld - de s'orienter vers l'objectif d'un développement potentiel global. (...) Ces évolutions ont aussi des conséquences massives sur le rôle de l'enseignant modifié, car elles sont propres à décharger les enseignants des activités routinières et à leur permettre de se concentrer sur le développement personnel de leurs élèves. La règle est que la partie numérisée de l'enseignement et de l'apprentissage représentera au maximum 20 à 30 % des cours. À cet égard, l'école du futur n'est numérique que dans une mesure limitée. » Plus la numérisation se répand, plus l'analogique prend de l'importance : danse, théâtre, art...

À quel point la vision de Burow a à voir avec la pédagogie Montessori est illustrée par l'exemple pratique de l'école communautaire scandinave allemande de Berlin, une école gratuite parrainée par la Fondation Montessori de Berlin. La démarche sous-jacente est décrite en détail dans une anthologie publiée par la chercheuse en éducation ("L'école numérique - comment ça marche ? Comment la révolution numérique nous change, nous et les écoles"). "Le fil conducteur pédagogique est une pédagogie scandinave dans laquelle l'enfant est au centre de son développement d'apprentissage", explique l'ancien proviseur Jacob Chammon, aujourd'hui directeur exécutif du Forum Bildung Numérisation.

Autrement dit, tous les élèves n'apprennent pas au même rythme. C'est pourquoi les élèves de la DSG apprennent de la 1re à la 9e année dans des groupes d'apprentissage hétérogènes. Les élèves de première, deuxième et troisième années étudient ensemble, les élèves de quatrième, cinquième et sixième années étudient ensemble, tout comme les élèves de septième, huitième et neuvième. Seuls les élèves de dixième année apprennent dans un groupe d'âge homogène.

Dans la vie de tous les jours, cela signifie que l'enseignement frontal est utilisé de manière très limitée. « Les différents groupes d'âge et niveaux signifient qu'il faut procéder différemment d'un point de vue didactique. Il est important que l'élève soit accompagné individuellement et récupéré là où il se trouve. Certains étudiants - par ex. B. ceux qui viennent à Berlin directement de Scandinavie, ou nos étudiants afghans - ont besoin de plus de cours d'allemand que les locuteurs natifs allemands. D'autres étudiants sont très intéressés par les mathématiques et les sciences et aimeraient se concentrer là-bas. D'autres encore sont très souvent en anglais, alors ils suivent moins de cours d'anglais et se concentrent plutôt sur les sciences sociales.

Chammon poursuit en déclarant : "Si vous voulez travailler comme ça en tant qu'école, l'individualisation est la clé de voûte. C'est pourquoi nous travaillons avec les trois formats d'apprentissage continu suivants à la DSG :

• Temps de travail/d'étude indépendant (la terminologie change avec l'âge des étudiants)
• Impulsions, cours, cours spécialisés « normaux »
• ateliers/projets

Dans la période de travail ou d'étude libre, les étudiants travaillent individuellement ou en groupe avec des devoirs ou des projets issus de cours ou de leçons de matière. C'est là que le contenu est pratiqué ou préparé ou suivi. Les professeurs de classe et de matière encadrent la période d'étude, au primaire avec l'aide de guides d'apprentissage formés comme éducateurs. Dans les cours, le contenu du programme-cadre est transmis aux étudiants – si possible dans le cadre de projets interdisciplinaires. Nous savons que le monde n'est pas fait de sujets. Mais nous avons besoin des compétences des sujets pour comprendre le monde et ses phénomènes. Dans les ateliers, les élèves travaillent la matière de manière encore plus réaliste. « Non scholae sed vitae discimus ! » Vous pouvez choisir entre des ateliers techniques, sportifs et créatifs. »

Et quel rôle la numérisation joue-t-elle là-dedans ? « Les enseignants doivent être encore plus didactiques lorsqu'ils travaillent avec les nouveaux médias en classe. Ils doivent garder à l'esprit les objectifs techniques, médiatiques et sociaux et formuler des tâches ouvertes que les élèves peuvent résoudre avec les médias. »

Concrètement, cela signifie : « Des ordinateurs portables et des tablettes avec des supports d'apprentissage adaptatifs sont utilisés pour la formation pendant le travail libre (y compris CampMat et CampEnglish). Tous les étudiants et le personnel ont accès à Office 365, où les matériaux sont partagés et les étudiants peuvent travailler en collaboration. Les dictionnaires numériques sont utilisés dans toutes les langues. Dans les projets, les étudiants font la documentation. Ils réalisent des films, créent des journaux numériques et diffusent par ex. B. un blog Hort sur l'intranet. Dans les cours de langue, les étudiants ou les enseignants conservent un portfolio numérique. Cela permet d'évaluer les compétences orales. Le thème « codage » est déjà proposé à l'école primaire dans le cadre des journées d'atelier. Ici, les élèves construisent des robots et travaillent avec des mini-ordinateurs Caliope et LEGO-WeDo. À l'école secondaire, il y a la matière »design de produit«. Ici, les élèves apprennent, entre autres, à créer des produits numériques à l'aide d'une « trousse à crayons numérique ». De vraies applications sont liées au contenu de la leçon et les élèves apprennent par ex. B. pour créer des affiches numériques ou des bandes dessinées avec un contenu d'apprentissage. Vous filmez des vidéos explicatives devant un »écran vert« et pouvez par ex. B. faire un tour au Moyen Âge.

Chammon : « Notre tâche la plus importante et la plus importante en tant qu'enseignants est de préparer les élèves au monde extérieur. Et le monde  est  numérisé ! Unissons les deux mondes pour ne pas construire des sociétés parallèles. » Maria Montessori en aurait été ravie. News4teachers