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Ecole Montessori de Cornebarrieu - La Maison Montessori
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Ecole Montessori de Cornebarrieu - La Maison Montessori
  • Ecole privée pédagogie Montessori accueillant des enfants de 3 ans à 12 ans à Cornebarrieu près de Toulouse (31). Dans le respect de la nature, des besoins de l'enfant, et dans un environnement préparé et adapté, conformément à la Charte Montessori AMI
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17 octobre 2018

PARENTALITÉ – « Nooon !!! Moi tout seul !!!!! »

PARENTALITÉ – « Nooon !!! Moi tout seul !!!!! »

Vous vous rappelez cette époque bénie où votre petit bébé se laissait (plus ou moins) faire ? On l’habille, on lui donne à manger, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Et puis, vers 2 ans, arrive cette magnifique et douce période des fameux « terrible two ». Cette période où l’enfant prend conscience du fait qu’il est un individu à part entière, et que du coup, il peut avoir ses propres décisions et qu’il a à sa disposition une arme d’une simplicité et d’une efficacité redoutable : Le « NON !!!!!! ».

A toutes les sauces, pour toutes les raisons et en toutes circonstances, c’est « Non ». Même quand il veut dire « oui » d’ailleurs.

Et puis, arrivent la période du 3 – 5 ans. Le « Non » commence à s’estomper au profit d’une autre arme verbale tout aussi efficace, une forme de « Non 2.0 »  : le « moi tout seul !!! »

Alors, c’est vrai que c’est mignon quand il mange « moi tout seul » sa compote à la cuillère, ou qu’il essaie de fermer la fermeture éclair de sa veste « moi tout seul » avant d’aller se promener, ou qu’il veut remplir « moi tout seul » son verre d’eau…

On en est quitte pour un coup d’éponge ou quelques minutes d’attente le temps que « moi tout seul » ait terminé d’essayer (et de réussir… ou pas) ce qu’il veut faire…

Mais il y a des moments, un peu trop fréquents d’ailleurs dans notre vie d’adulte toujours pressés, où on n’a pas le temps de laisser faire « moi tout seul ». Et pourtant, cette période est absolument fondamentale dans la construction de son intelligence, parce qu’elle est une période clef dans la mise en place de ce qu’on appelle les fonctions exécutives.

Les fonctions quoi ???

Les fonctions exécutives sont, comme leur nom l’indique, les fonctions du cerveau qui permettent d’exécuter une tâche correctement, de son organisation à sa réalisation optimale.

Il y en a trois principales :

  • La mémoire de travail, qui est la mémoire qui nous permet de garder en mémoire des informations et de travailler dessus, comme par exemple garder en tête une consigne.
  • Le contrôle inhibiteur, qui permet de bloquer les distractions et donc de rester concentré. Il permet également d’inhiber l’impulsivité, les émotions, les gestes inappropriés, etc.
  • La flexibilité mentale, qui permet, lorsque l’on a essayé quelque chose qui ne fonctionne pas, de trouver une autre solution, un autre moyen d’action.

On sait aujourd’hui que la maturation de ces fonctions exécutives est bien plus prédictive sur la réussite des enfants que le QI !

Petit test du Marschmallow…

En 1972, un psychologue du nom de Walter Mischel a réalisé un test sur la gratification différée, sur 500 enfants âgés de 4 ans, qu’il a ensuite suivi pendant 30 ans.

Le principe était de laisser seul un enfant pendant un petit quart d’heure, avec un marschmallow sur la table devant lui, la seule consigne étant « Si tu ne manges pas le chamallow pendant mon absence, tu en auras un de plus à mon retour ».

Le groupe des enfants qui a réussi le test (et à donc résisté à manger le chamallow) s’est révélé ne pas être composé uniquement d’enfants ayant un QI très élevé.

Lors des trois décennies qui ont suivi ce test, les chercheurs ont pu noter qu’au cours de l’adolescence, ceux qui avaient réussi à résister avaient, globalement, plus d’amis, une meilleure gestion du stress, une meilleure estime d’eux-même, des facilités à s’exprimer et étaient entrés dans de meilleures universités. Enfin, arrivés à l’âge adulte, ils avaient des emplois plus satisfaisants.

Alors, comment on aide les enfants à développer leurs fonctions exécutives ?

Eh bien… Rien…Ou plutôt si…

Encourager l’enfant à FAIRE SEUL.

Tout le secret est là dedans : laisser l’enfant FAIRE PAR LUI-MÊME !

Lorsqu’il décide de faire « moi tout seul », il se met en projet d’atteindre un OBJECTIF.

Pour cela, il va devoir FOCALISER SON ATTENTION sur ses actions, CONTRÔLER ses gestes, ses émotions, PLANIFIER ses actions et rester FLEXIBLE en cas d’erreur.

Et c’est dans les actes ordinaires qu’il va aller faire tout cela : S’habiller seul, boutonner sa veste, mettre ses chaussures, couper sa nourriture, écosser des petits pois, passer le balai, ouvrir son yaourt, ranger sa chambre, faire son lit, passer l’éponge, etc. (profitez-en, à 12 ans, passer l’éponge, le balai ou vider le lave vaisselle, il y met beaucoup moins d’entrain…)

L’enfant est un être d’action, de mouvement ! Il ne peut apprendre que par ce biais là !

Oui, je sais, c’est fatigant… Et ça prend du temps ! Et dans le monde actuel, on voudrait que ça aille plus vite !

Mais est-ce que gérer une crise parce qu’on ne l’a pas laissé mettre ses chaussures tout seul, ça ne prend pas autant, si ce n’est plus de temps que si on l’avait laissé faire seul ?

Ça peut demander une restructuration de l’organisation à la maison…

Mettre le réveil 10 minutes plus tôt pour lui offrir ces 10 min pour tous ses « moi tout seul » matinaux.

Acheter des vêtements et des chaussures faciles à mettre, à fermer (vive les chaussures à scratch!) et leur apprendre les techniques d’enfilage facile (vous savez ? Le manteau posé par terre dans lequel on glisse les bras dans les manches et qu’on bascule au dessus de la tête.)

Leur donner des vrais couteaux qui coupent (si on leur apprend tôt qu’il faut être prudent avec ce qui coupe et qu’on leur apprend à s’en servir correctement, ils risqueront moins de se blesser que si on leur donne des couteaux qui ne coupent pas et qu’un jour ils en ont un qui coupe vraiment fort… Là, c’est l’accident assuré!)

Je vous laisse à votre créativité !

Ce « moi tout seul » est un moteur puissant…

Dans l’acquisition de leur autonomie ! Dans leur confiance en eux ! Dans le développement de leur cerveau ! Et dans le lâcher prise et l’apprentissage de la patience chez les parents !!! (On apprend à tout âge…)

La phrase essentielle à cet âge là, c’est : « Tu PEUX le faire, tu VAS le faire, même si cela prend du temps, je sais que tu VAS Y ARRIVER »

N’oubliez donc pas que ce « moi tout seul » est fondamental dans son développement (même si bon… ça irait tellement plus vite si on le faisait nous-même…) :

« Lorsque nous refusons à un enfant âgé de 3 à 5 ans de boutonner seul sa veste par manque de temps et qu’il proteste violemment, ce n’est pas lui qui se dresse face à notre maladresse, c’est toute l’intelligence de l’Homme qui gronde car elle trouve une entrave à son développement. » Céline Alvarez

 

Rédaction : Marie Gabrielle Berger – La Fabrique à Bonheurs

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